roman : 64 - avenue

La femme qui lui ouvrit la porte n’était pas la même que celle rencontrée la semaine précédente. C’était pourtant Nicole, mais son visage était grave, son regard sombre et d’un air las, elle désigna à Sophie un carton qui trônait au beau milieu de l’entrée...

Février était terminé, mars débutait et les prémices de l’éclosion des premiers bourgeons ne suffisaient pas à redynamiser la ville de Sophie. Comme tous les ans, les guirlandes de Noël étaient restées accrochées à leur pauvres supports, la Mairie faisait...

Toujours sans nouvelles d’un futur rendez-vous chez le notaire pour l’acquisition d’Auteuil et malgré les nombreux messages qu’elle avait laissés aux propriétaires, Sophie trouvait le temps terriblement long. Son travail à domicile ne suffisait pas à...

Le retour en banlieue avait été particulièrement difficile parce que les deux adolescentes s’étaient montrées encore plus sévères que Sophie. Elles exprimaient haut et fort ce que leur mère tentait de dissimuler pour se protéger d’un environnement devenu...

La porte s’ouvrit et laissa apparaître une femme de l’âge de Sophie, ou à peu près. Très accueillante, elle fit entrer ses trois visiteuses dans une vaste entrée au parquet Versailles et aux murs vert d’eau et blancs. Un imposant canapé violet faisait...

Sophie était plutôt jolie, possédait un charme certain, un sourire éclatant, un regard vert et pétillant. Elle ne manquait pas d’allure et portait parfaitement la toilette, qu’elle soit décontractée ou plus sophistiquée. Le plus souvent, elle se vêtait...

« So chic, so choc »… le choc ! Il y avait bien longtemps qu’elle ne pensait plus ou peu au 64 et imaginait volontiers que depuis plus de 25 ans, les occupants l’avaient arrangé à leur façon, l’avaient dépossédé de son âme d’antan. Ses parents l’avaient...

Ce début d’année 2009 n’était pas propice aux transactions immobilières. La crise économique mondiale faisait couler beaucoup d’encre, mais nul n’était capable de prévoir à quel moment elle finirait. Fataliste mais confiante, Sophie laissait aux agences...

Sophie aidait sa mère à décrocher les rideaux du salon. Ils iraient prendre place dans des cartons destinés à être expédiés à la maison de campagne. Ces mêmes cartons en rejoindraient d’autres déposés dans le grenier depuis des années et jamais ouverts....

Au 64, les tensions allaient crescendo, mais n’altéraient en rien la bonne humeur de Sophie. L’année scolaire se déroulait au rythme d’heures de colle de plus en plus nombreuses –mais cela relevait plus du concours que de véritables brimades-, de soirées...